19/03/2011
Désenclaver, désenclavement :
Mots utilisés par des hommes politiques et par des présidents de chambres consulaires pour justifier la construction d'infrastructures de transport pharaoniques et polluantes sur le dos des budgets des collectivités locales de préférence. Le but réel est de favoriser la mondialisation libérale, les lobbies du BTP, du pétrole, de l’automobile, des transports routiers de marchandises, de l’aérien, des grandes enseignes de la distribution, de la finance...
Plus on fait dans la surenchère et la démagogie, mieux c'est.
En général, les pages de la presse quotidienne régionale leur sont grandes ouvertes, surtout en Midi-Pyrénées où le principal titre (et malheureusement unique titre dans certains départements) appartient à un notable politique cumulard du Tarn-et-Garonne bien connu pour ses positions pro-goudron, pro-nucléaire et anti-ours.
Citations :
J-C Luche, président du Conseil Général de l’Aveyron : « Je veux désenclaver ce département avec des routes neuves et les plus sûres possibles » - 7 janvier 2011
Manuel Cantos, président de la CCI, le 9 mars 2011 : « Comme le désenclavement routier se fait très lentement et que nous n'aurons jamais le TGV, il ne reste que l'aérien pour développer l'économie du département »
Martin Malvy, président du Conseil Régional, le 11 septembre 2009, justifiant le financement de la Région au doublement de la RN 88 : « Rien ne nous oblige à cet effort, si ce n'est ma volonté de permettre le désenclavement de Rodez »
Guy Durand, conseiller général de Millau, le 4 mars 2011 : « je considère que le désenclavement est la clef du département en Aveyron »
Ces phrases historiques de nos vaillants “désenclaveurs“ s’accompagnent en général de contrevérités et de mépris envers leurs contradicteurs.
Si vous n’adhérez pas à ce concept, malheur à vous ! Vous êtes un traître, un « has been », un anti-Français et anti-Aveyronnais, un « écologiste attardé qui veut retourner à la bougie », un baba, un bobo…
Citations :
Didier Mai-Andrieu, conseiller général de Baraqueville, constatant l’opposition des Verts au doublement intégral de la RN 88, le 24 octobre 2009 : « Les Verts sont fous ou quoi ? La RN88 à 2x2 voies est un axe privilégié pour le développement de l'Aveyron. Le département en a trop besoin. On ne peut donc pas se permettre d'avoir des considérations métaphysiques de ce genre »
Stéphane Bultel, conseiller général de Rodez-Est, le même jour pour le même motif : « Et c'est tout de même un comble que les Verts condamnent le seul projet routier qualifié de développement durable »
Jean-Louis Chauzy, président du CESR, le 28 février 2011 : « Dire en 2011, pas d’aéroport, pas de LGV, pas d’autoroutes, pas de fret ferroviaire dans les Pyrénées, c’est programmer le doublement du chômage et la précarité et accumuler les retards »
Manuel Cantos, le 23 janvier 2011 : « Moi, ce qui me choque, ce sont huit millions d’euros nécessaires pour construire un pont afin de sauver des écrevisses à pattes blanches »
En général les mêmes soutiennent aussi d’autres grands lobbies tout aussi polluants et destructeurs :
Jean-Louis Chauzy, qui n’est plus à une ânerie bêtise près : « L’énergie et la filière nucléaire doivent rester dans le domaine public pour préserver l’indépendance énergétique de la France et son excellence technologique » - 18 mars 2011
« Indépendance énergétique » avec le nucléaire ? Il n’est même pas au courant qu’il n’y a plus une seule mine d’uranium en France ?
J’envisage de poursuivre ce dictionnaire des meilleurs mots des décideurs de notre région (et d’ailleurs). Les thèmes ne manquent pas : ruralité, développement durable, créer des emplois…
Vous pouvez bien sûr m’aider à relever des perles.
Et vive les écrevisses à pattes blanches ! (Christian Laborde)
08:05 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : désenclaver, routes, rn 88, aéroport | | Facebook | | Imprimer |
14/03/2011
Decazeville, 15 mars, 13 h : Une minute de silence en solidarité avec le peuple japonais et pour dire NON au nucléaire au Japon comme partout ailleurs
Samedi 12 mars 15h, heure japonaise, à la suite d’un séisme important suivi d’un tsunami tout aussi dévastateur, une explosion s'est produite dans le bâtiment d’un réacteur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daïchi.
Depuis, d’autres réacteurs de cette centrale ont procédé à la même manœuvre qui consiste à réaliser des rejets radioactifs dans l'air pour faire baisser la pression et tenter d’éviter une explosion du cœur des réacteurs en fusion. D’autres centrales nucléaires japonaises ont également été fortement touchées.
L’issue de ce que l’on peut d’ores et déjà appeler une catastrophe nucléaire est incertaine.
Mardi 15 mars, 13h, heure française, retrouvons-nous pour une flash mob géante partout dans les villes de France en solidarité avec le peuple japonais meurtri et pour dire NON au nucléaire au Japon comme partout ailleurs.
A Decazeville, le rendez-vous est fixé le mardi 15 mars à 13 h, place Decazes, devant la mairie
Flyer à diffuser : decazeville - solidarité japon.pdf
14:35 Publié dans Energie, Environnement, Europe Ecologie, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, nucléaire, japon | | Facebook | | Imprimer |
05/03/2011
Lettre ouverte d’Yves Frémion à André Oskola
Mon cher André,
Au moment où, après 21 ans de bons et loyaux services, tu cesses ton activité à la tête des cinémas millavois, je voudrais te saluer au nom des habitants de la ville de Millau et des communes environnantes, à qui si longtemps tu as apporté ce contact avec tant d'oeuvres majeures, dans des conditions difficiles et avec tant d'intelligence.
Je ne sais si les Millavois réalisent la chance qu'ils ont eue ces années passées. Avec tes associés des débuts vous avez transformé une salle banale en un lieu d'excellence du cinéma français. Tu ne le sais sans doute pas, mais Millau est souvent cité dans les débats, tant au niveau national qu'européen (je peux en témoigner, ayant créé avec Léon Schwartzenberg et Roberto Barzanti l'intergroupe Cinéma au Parlement Européen, où l'expérience millavoise, dont j'avais donné les éléments, était montrée en exemple). Il suffit de se promener un peu dans les villes françaises pour s'apercevoir que ce qui a été réussi ici est exceptionnel : une salle projetant 130 films d'art & essai par an, dans une ville de 24 000 habitants, dont un taux d'abonnés exceptionnel. Sans oublier ce qui a été fait pour rouvrir et animer les salles de villages.
La façon indigne dont s'effectue ton départ, sous les indécentes calomnies de ceux que ton talent devait sans doute gêner, a créé dans la population un malaise relevé par nombre d'acteurs locaux, de tous bords politiques. Je tiens à y ajouter celui d'un écologiste engagé depuis 40 ans dans la culture, y compris locale. Ceux qui font la culture en Aveyron savent qu'ils doivent l'amener au public dans l'adversité résolue et constante de la plupart des politiques, de gauche comme de droite. La culture gêne, l'intelligence gêne, la réussite gêne. Dans le passé, nous avons connu la volonté de transformer les radios libres en « radio-monsieur-le-maire », les nominations contestées d'animateurs de lieux de spectacle, les pressions par chantage à la subvention, les lieux culturels récupérés pour en faire des salles de réunions ou des syndicats d'initiatives, et combien de manifestations ont dû fermer à cause de l'hostilité de certains élus ? Notre région n'a pas été épargnée par ces régressions et aujourd'hui, certains cantons restent vides de toute initiative, tant elles ont été découragées, vilipendées, chassées, au profit de fêtes municipales lamentables, de folklore passéiste ou de taureaux-piscine.
Tu viens d'être à ton tour éliminé simplement parce que tu faisais du bon travail. Le public, les citoyens, adoraient, se rencontraient, causaient, réfléchissaient. Scandale : les gens sont là pour consommer et rentrer se coucher ! Pas pour penser.
Je ne connais pas le nouveau gérant des cinémas, et n'ai rien contre lui. Je dis simplement que prendre de telles responsabilités dans ces conditions déshonorantes ne le servira pas. Il promet 150 films d'art & essai par an : nous compterons avec attention, mais fort dubitatifs. Je sais que Millau et ses environs (on venait de loin assister aux séances !) a connu 20 ans d'excellence et va rentrer dans le rang du spectacle dit de « grand public », si restreint en réalité. Que dans ce laminage, gauche et droite font assaut de zèle dans la médiocrité délibérée.
A l'image d'une époque où un Président analphabète peut agresser en public les classiques de la littérature, utilise la langue de notre pays comme un charretier, détruit le spectacle vivant, lamine le service public culturel, c'est à qui l'imitera au mieux parmi les élus locaux de toute tendance. Rares sont ceux qui font le choix de la résistance. Participer à la liquidation de ce qui a fait, plus que nos lieux de naissance, notre identité profonde, ou bien l'enrichir encore, ne devrait pas être un dilemme pour une équipe municipale qui s'affichait à gauche. A Millau, ce choix de conforter le médiocre s'est doublé d'une manière de faire d'une inélégance qui confine au suicide politique.
Je te souhaite de porter désormais cette indignité comme une médaille, ou mieux comme une gifle sur les joues de ces pauvres d'esprit. Sois assuré de mon amitié qui, je le sais pour avoir entendu ces dernières semaines tant de réactions choquées, est partagée par tous les amoureux de la culture, de Millau et largement au-delà.
Yves Frémion, écrivain
On peut ne pas être d’accord sur tout, mais voilà une lettre joliment tournée… et adaptable.
Elle peut très bien s’adapter aux organisateurs de Skabazac par exemple qui connaissent les mêmes déboires à Onet-le-Château ou bien ailleurs….
J-L C
16:58 Publié dans Culture, Politique locale, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, millau, cinema, frémion | | Facebook | | Imprimer |
03/03/2011
Soutien à Emily Teyssèdre-Julian et à Bruno Berardi
La campagne électorale pour les élections cantonales en Aveyron est malheureusement en train de prendre un virage nauséabond : calomnie, désinformation, intimidations, chantage… tout est bon pour tenter de déstabiliser les candidats Europe Ecologie – Les Verts sur le canton de Rodez-Est.
C’est d’autant plus regrettable quand les coups viennent de représentants de partis avec lesquels nous sommes souvent associés dans les municipalités où nous siégeons en Aveyron.
Nous sommes bien sûrs parfois en opposition avec des avis ou des décisions prises par nos partenaires, mais en aucun cas, nous tenons des propos mensongers et violents comme ceux tenus actuellement par des représentants de partis dits « de gauche ».
Dans une campagne électorale, tout n’est pas permis. Il n’est pas permis de remettre en cause l’honnêteté des candidats et de leur prêter des propos qu’ils n’ont pas tenus. Il n’est pas permis de remettre en cause leur engagement pour une société plus juste, plus humaine et plus écologique.
Les intimidations proférées en assemblées ou dans des cercles plus privés doivent immédiatement cesser. La sérénité doit retrouver sa place dans cette campagne
Nous tenons à réaffirmer solennellement notre entier soutien à Emily Teyssèdre-Julian et à Bruno Berardi
Les élus Europe Ecologie – Les Verts de l’Aveyron
Contact :
Jean-Louis CALMETTES
Adjoint au Maire de Decazeville, chargé de l'Environnement
Conseiller Délégué à la Communauté de Communes Decazeville-Aubin en charge du Parc Intercommunal, des Transports et de la Mobilité
Visitez le site internet d’Emily Teyssèdre-Julian et de Bruno Berardi, candidats Europe Ecologie – Les Verts sur le canton de Rodez-Est. Ci-dessous, la tribune honteuse de Guy Rouquayrol, conseiller municipal (PCF) de la ville de Rodez paru dans la presse locale qui fait suite à l’intervention tout aussi honteuse de Jean-Albert Bessière (PCF) en conseil municipal de Rodez : Europe Ecologie - La nébuleuse.pdf
07:20 Publié dans Europe Ecologie, Politique locale, Verts | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
26/02/2011
L ‘Aveyron loin de tout : que du bonheur !
La presse locale et les télévisions nationales (France 2) s’intéressent actuellement à la prospérité de l’Aveyron et notamment à son faible taux de chômage de 5,2 %. Ce succès viendrait avant tout du relatif enclavement de ce département. Et bien oui ! Être loin de tout donnerait aux Aveyronnais une obligation de se prendre en charge eux-mêmes. Même le maire de Rodez le reconnaît.
Les reportages notent la compétence et l’ardeur au travail des Aveyronnais, une gouvernance responsable et humaine des chefs d’entreprises et un dialogue fructueux dans les entreprises pour aboutir à un consensus. L’agriculture, qui représente 12 % des emplois en Aveyron, est aussi un facteur bénéfique à ce succès.
Sans LGV, à deux heures de la capitale régionale et à 7 heures en train de Paris, l’Aveyron serait donc une oasis de prospérité par rapport à d’autres territoires qui ont tout et cette prospérité viendrait même de ce relatif enclavement que certains désignent comme un handicap.
Des évidences que j’avais déjà noté dans les propos du président de la CCI d’Aurillac qui ventait ainsi son territoire il a moins d’un an : « Etre un petit peu enclavé nous a laissé à côté des grandes périodes où on a beaucoup massacré la nature. Le département est préservé, il est intact… On va rentrer de plein pied dans cette nouvelle économie dite durable ».
Sans se replier sur lui-même, l’Aveyron a une chance inouïe de garder son authenticité et sa prospérité s’il ne cède pas aux sirènes de ceux qui réclament toujours plus d’autoroutes ou de 2X2 voies, des LGV et des avions à bas coûts. Il faut au contraire garder cet équilibre fragile entre territoire encore protégé grâce à ce relatif enclavement et dynamisme économique et social. Il ne faut pas banaliser notre département, il faut au contraire garder cette originalité.
07:28 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité, Travail - Emploi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aveyron, rodez, chômage, rn 88, routes, lgv, enclavement | | Facebook | | Imprimer |
22/02/2011
Comment peut-on encore défendre le nucléaire ?
En lisant Centre Presse ce matin, j’ai été passablement irrité par le communiqué d'un élu de Rodez membre du Parti Communiste (voir en bas de note), qui, sous le motif louable de protéger les usagers d’EDF, glorifie en fait le nucléaire en balançant au passage de gros mensonges.
J’ai donc répondu par l'intermédiaire du journal.
" Comment expliquer que 25 ans après l’horreur de l’explosion de la centrale de Tchernobyl qui fait encore des victimes tous les jours, le nucléaire trouve encore de si fidèles défenseurs si ce n’est que par aveuglement idéologique.
Comment peut-on parler de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire alors qu’il n’y a plus une seule mine d’uranium en France et que les mines exploitées par Areva à l’étranger le sont dans des conditions sociales et environnementales désastreuses comme au Niger.
Comment peut-on continuer à glorifier le nucléaire civil, marchepied du nucléaire militaire et de la prolifération nucléaire dans le monde. N’oublions pas que Nicolas Sarkozy voulait vendre des centrales nucléaires à Kadhafi et défendait des accords nucléaires avec Ben Ali, il y a encore peu de temps.
En défendant le nucléaire pour défendre les usagers de l’électricité, Jean-Albert Bessière se trompe. Mais en plus il nous trompe avec des arguments faux.
Comment expliquer que le nucléaire est moins cher que d’autres sources de production d’électricité alors que le nucléaire recule partout dans le monde. L’électricité nucléaire en France est moins chère parce qu’elle bénéficie depuis des dizaines d’années d’un soutien financier massif de la part des gouvernements successifs et qu’elle n’intègre pas totalement les énormes dépenses attendues par le démantèlement des centrales en fin de vie et la gestion des déchets. Nous laissons tout cela à nos enfants.
Jean-Albert Bessière nous trompe en faisant croire que la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) payé par tous les abonnés à l’électricité sert uniquement à racheter l’électricité d’origine photovoltaïque. Entre 2007 et 2010, les énergies renouvelables ont pesé entre 0 et 22 % de cette CSPE. Tout le reste des recettes de cette taxe est consacré au surcoût de production d'électricité, pour l'essentiel à base de pétrole, charbon ou gaz, dans les îles françaises, au rachat d’électricité produite par cogénération ou des moyens de production de pointe qui fonctionnent au gaz ou au pétrole et à la protection des consommateurs précaires. La production d'électricité émettrice de gaz à effet de serre a donc absorbé entre 68 et 88 % de la CSPE entre 2007 et 2010.
Alors oui à un service public de l’énergie, mais pas à celui que Jean-Albert Bessière rêve. Oui à un service public de l’énergie dont les trois piliers seront les économies d’énergies, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Oui à un service public de l'énergie, multi-énergies hors nucléaire et décentralisé.
En attendant ce service public que je souhaite ardemment, j’encourage les usagers de l’électricité à se tourner vers des fournisseurs vendant exclusivement de l’électricité d’origine renouvelable et ayant un statut de coopérative. Ca existe, j’y suis abonné et sociétaire et si on fait un peu attention à ses consommations, c’est moins cher que l’électricité nucléaire. Mais surtout on a la satisfaction de ne pas participer à cette folie nucléaire qui détruit les hommes, saccage la planète et engloutie des sommes faramineuses.
Jean-Louis Calmettes
Elu Europe-Ecologie – les Verts à Decazeville et délégué à la Communauté de Communes du Bassin Decazeville-Aubin "
Le communiqué de Jean-Albert Bessière : Comment l'Etat vole les usagers de l'électricité - J-A Bessières.pdf
Jean Barrié a publié une tribune dans Centre Presse du 23 février 2011 : Les fourberies du nucléaire - Jean Barrié.pdf
13:45 Publié dans Energie, Environnement, Europe Ecologie, Politique locale | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
15/02/2011
Boyer veut un PPP pour la RN 88
Avant de quitter le conseil général, Yves Boyer, maire de Laissac et fidèle lieutenant de Puech s’épanche dans Centre Presse du 8 février (voir en bas de note). Depuis trente cinq ans, ces deux acolytes ne voient pas que le monde est en train de changer et ils s’obstinent à soutenir un projet : le doublement de la RN 88. Yves Boyer revient dans cet article sur le financement du tronçon Rodez - A 75 qui pourrait se réaliser selon lui par un PPP (Partenariat Public Privé). Vieille idée de Jean Puech qui n’avait fort heureusement pas été retenue. Cela consiste à faire réaliser les travaux par une entreprise privée qui avancerait les fonds nécessaires, l’Etat et les collectivités locales payant un loyer durant un certain nombre d’années à cette entreprise. Ce mode de financement très prisé par la droite libérale est très lucratif pour les entreprises privées qui ont là des rentes avantageuses payées par les contribuables durant des années. On retrouve là les mêmes entreprises, qui après avoir fait fortune avec les autoroutes, les bâtiments publics, sont en train de signer des contrats juteux avec les collectivités locales pour les LGV (Lignes à Grande Vitesse) : Vinci, Bouygues, Eiffage…
Yves Boyer est très en colère de voir que « l’on s’inquiète plus du devenir du pique-prune et de l’écrevisse à pattes blanches que des vies humaines ». Propos honteux et caricaturaux ! S’i on avait écouté les propositions des écologistes, cela ferait longtemps que cet axe serait sécurisé ! Les causes des accidents, on les connaît : augmentation artificielle du nombre de véhicules sur cet axe, notamment de camions, vitesses excessives, imprudences diverses, alcool, aménagements sécuritaires demandés notamment par les riverains non réalisés (passages à niveau, embranchements dangereux, baisse de la vitesse, circulation agricole…). C’est pourquoi nous militons depuis longtemps pour des aménagements sur la RN 88 pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains sans doublement systématique. Nous préférons diminuer le flux de véhicules, notamment de poids lourds, réduire les vitesses, sécuriser les passages à niveaux, les carrefours et la circulation agricole et en même temps y augmenter les transports collectifs.
Je tiens à rappeler à Yves Boyer que la circulation entre Laissac et la A 75 est moins importante que sur la RD 840 dans la traversée de Firmi par exemple et que le nombre de poids lourds en transit national et international qui y circule peut être diminué en les interdisant purement et simplement sur cet axe, à l’exemple d’autres départements. C’est un choix. Mais on a bien compris qu’Yves Boyer préfère les poids lourds au pique-prune et à l’écrevisse à pattes blanches.
Nos vaillants défenseurs du doublement de la RN 88 auraient dû regarder l’édifiant reportage d’ « Envoyé spécial » consacré aux esclaves de la route.
Ils auraient compris que non seulement le transport routier massacre notre environnement et notre climat, mais il massacre surtout les hommes.
Que penser de ces routiers turcs ou polonais qui viennent récupérer leurs camions en France pour leur faire traverser toute l’Europe pour des salaires de misère. Et surtout que penser des conditions d’insécurité dans lesquelles ils mettent tous les autres usagers des routes, mais aussi eux-mêmes.
Que penser de ces patrons routiers esclavagistes qui obligent leurs chauffeurs à emprunter les routes nationales et départementales pour ne pas payer les péages des autoroutes ? Que penser de ces chauffeurs routiers stationnant sur les bandes d’arrêt d’urgence des routes nationales lorsqu’ils on atteint leurs limites horaires au mépris de la sécurité routière ? Voilà ce que va devenir la RN 88 si on continue à écouter Boyer, Luche et même la gauche départementale et régionale.
Si l’on rajoute l’autorisation des poids lourds de 44 tonnes et peut-être bientôt de 60 tonnes, nous allons vers un congestionnement et une dégradation rapide des routes aveyronnaises qui entraîneront des accidents de plus en plus graves et nombreux et des dépenses énormes en entretien du réseau routier. Il faut au contraire limiter la circulation routière en Aveyron, notamment de camions en transit, et la sécuriser, favoriser le fret ferroviaire et augmenter l’accès aux transports collectifs des personnes tant en zone urbaine que rurale.
Voir plus haut, la photo de Centre Presse d’aujourd’hui sur l’accident d’un camion polonais sur la RN 88 qui aurait pu être beaucoup plus grave
L'article de Centre Presse : Un PPP pour la RN 88 de Rodez à l'A 75.pdf
07:50 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rn 88, camions, rail, conseil général | | Facebook | | Imprimer |
14/02/2011
Au secours, Puech revient !
On pensait qu’après avoir fait fortune en cumulant les indemnités d'élu et après avoir pris une veste monumentale lors des dernières élections sénatoriales, Jean Puech allait avoir la sagesse de prendre sa retraite. Que nenni, il n’en a pas assez. Pour le récompenser des bons services rendus à la droite et pour sûrement améliorer sa piètre retraite, Sarkozy lui confit de temps en temps des rapports à conduire. Il y a d’abord eu une mission sur la mise en valeur de la forêt française et le développement de la filière bois en 2009 dont les conclusions ne laissent aucun équivoque. Jugez-en :
- libérer les énergies, simplifier la réglementation qui s’est sédimentée, et redonner de la compétitivité et un souffle à l’ONF, aux CRPF et aux coopératives, ainsi qu’aux experts et organismes de gestion forestière,
- faire émerger une exploitation forestière moderne alimentant une industrie du bois performante, la moderniser et la mettre, si possible en cinq ans, en meilleur état de compétitivité face à la concurrence internationale »
On comprend mieux pourquoi l’Etat tente actuellement de procéder au démantèlement du régime forestier pour privatiser la gestion de la forêt domaniale et communale française comme en Angleterre.
La forêt ne s’en trouvera pas mieux protégée et exploitée durablement, mais la poursuite de la destruction de services dévoués et compétents comme l’ONF irait en s’accentuant et des entreprises privées s’enrichiront. Bientôt « Véolia Bois » ou « Bouygues Forêts » ? Peut-être à cause de Puech !
C’est maintenant au transport ferroviaire que Jean Puech décide de s’attaquer avec la même recette : privatiser encore plus.
Il participe au sein de l’ARAF (Autorité de régulation des activités ferroviaires), à un comité chargé d’émettre des avis sur la mise en concurrence du transport passagers et au bon accès au réseau pour les entreprises privées qui vont se manifester. Tout un programme… libéral.
Alors que l’urgence est au contraire ailleurs. De nombreux spécialistes s’inquiètent de l’état du réseau ferré et demandent un moratoire sur la construction de nouvelles LGV pour consacrer tous les moyens financiers à la restructuration du réseau existant. Même le très sarkozyste Nicolas Baverez du Point évoque un krach ferroviaire proche et des risques d’accidents majeurs si nous ne nous occupons pas du réseau existant.
Alors avant de privatiser le rail français décidons d'abord de rénover notre réseau.
Photo : Guillaume Paumier – Licence Creative Commons CC-BY-SA-2.5 - http://commons.wikimedia.org/wiki/User:Guillom
15:07 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rail, puech, forêt | | Facebook | | Imprimer |
05/02/2011
Gaz de schiste : l’ouest Aveyron est aussi concerné
Si nous entendons en Aveyron beaucoup parler du permis de recherche de gaz de schiste de Nant dans le sud du département, l’ouest n’en est pas moins concerné. En effet, le « permis de Cahors » englobe une grande partie du Lot, mais déborde également sur l’ouest du département touchant une surface à gauche d’une ligne qui évite Figeac mais qui rentre ensuite dans le territoire pour englober Villeneuve, Villefranche-de-Rouergue pour descendre jusqu’à Bor-et-Bar et partir ensuite vers le Tarn-et-Garonne.
La vallée du Lot à partir de Balaguier, le causse de Montsales, Martiel, Monteils et Najac sont englobés dans ce permis de recherche qui peut déboucher sur une exploitation. Après avoir été un temps choisi pour abriter les déchets nucléaires, la région de Sanvensa et de Najac voit maintenant arriver les pétroliers américains.
J’étais hier à Nant où Eva Joly et José Bové ont animé une réflexion sur ces permis de recherche. Ils ont dénoncé l'opacité dans laquelle des sociétés ont obtenu des permis d'exploration. Ils ont également dénoncé les méthodes employées pour extraire ce gaz, méthodes qui seraient très dommageables pour l'environnement en général et surtout pour l'eau souterraine. Ils demandent l'abrogation pure et simple de ces permis d'explorer. Le combat va se poursuivre sur le terrain et juridiquement.
Il serait souhaitable que les communes de l’ouest Aveyron se fédèrent et intègrent les collectifs lotois et le futur collectif national, car si pour l'instant une mission d'information a été demandée, les permis de recherche ne sont pas suspendus.
En vidéo, une courte partie de l’intervention d’Eva Joly à Nant.
13:47 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Europe Ecologie, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gaz de schiste, josé bové, eva joly | | Facebook | | Imprimer |
30/01/2011
Des bus à haut niveau de service pour désengorger Rodez ?
Le maire de Rodez se plaint une fois de plus dans la presse de l’engorgement de Rodez aux heures de pointe pour justifier le grand contournement de Rodez et le Barreau de Saint-Mayme.
Certes, il est évident que si on ne fait rien, la situation va empirer. Mais avant d’en arriver à ces constructions pharaoniques et onéreuses, il convient peut-être de trouver des solutions pour modérer la circulation sur la RN 88, notamment dans la traversée de Rodez. D’abord, diminuer la circulation de poids-lourds et de marchandises par l’interdiction des véhicules de plus de 7,5 T en transit national et international et les obliger à prendre les autoroutes. Ensuite, il faut modérer la circulation locale par la mise en place de transports collectifs.
C’est le sens des navettes interurbaines départementales voire interdépartementales que nous proposions déjà en 2006 et que reprend fort justement le PS dans ses propositions pour les prochaines cantonales.
Mais il convient aussi d’inciter les habitants de l’Agglo du Grand Rodez à utiliser les bus. Il y a certes un réseau Octobus intéressant qu’il conviendrait d’améliorer tant au niveau des circuits, que des horaires et des tarifs.
Mais les grandes villes et de plus en plus de villes moyennes s’équipent de transports collectifs en sites propres (TCSP) de surface qui ont le mérite d'être réguliers, rapides et confortables et moins chers que le métro. Ces grandes villes ont choisi dans les années 90 le tram. Le succès des réseaux de trams de Montpellier, Strasbourg, Nantes et maintenant Toulouse montre qu’il y avait une véritable attente des habitants. Toutes ces villes développent ou souhaitent développer maintenant des TCSP à base de bus. Ces bus spéciaux appelés Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) ressemblent d’ailleurs de plus en plus aux trams, mais ils reviennent beaucoup moins chers. Le deuxième appel à projet de TCSP financés par le Grenelle de l’Environnement voit les grandes villes proposer ces modes de transports en plus des métros et trams (Toulouse programme 4 lignes), mais des villes moyennes se lancent dans de tels projets : Niort, Brive, Périgueux, Quimper, Angoulême, Lorient …
Pour avoir goûté au BusWay de Nantes cet été, je peux dire que le succès des BHNS est réel.
Il serait peut-être intéressant que le Grand Rodez se positionne sur ce genre de projet tant qu'il y a encore des aides.
Toutes ces solutions associées à un transport par rail plus dense, à un réseau cyclable performant doublé de location de vélos, au covoiturage, voire à l’autopartage, à une plateforme de livraisons… permettraient à l’agglomération de Rodez de respirer et aux habitants de mieux se déplacer et d’économiser du carburant qui sera de toute façon de plus en plus cher. Ces solutions éviteraient aussi aux collectivités de s’endetter dans des projets routiers du siècle dernier.
L'excellente revue « Ville, Rail et Transports » consacre une douzaine de page de son dernier numéro de janvier aux BHNS.
Photo : Le Crealis d'Iribus-Iveco choisi par la ville de Nîmes
08:03 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bus, rn 88, camions, transports collectifs | | Facebook | | Imprimer |
15/01/2011
Geneviève AZAM à Rieupeyroux
Geneviève Azam sera à Rieupeyroux à l’invitation d’Europe Ecologie Les Verts le mercredi 19 janvier 2011 à 20h30 à la Maison pour Tous (salle vitrée).
Elle animera une conférence-débat dont le thème sera : Face à la crise globale, quelle transition écologique et sociale ?
Geneviève Azam est économiste à l’Université Toulouse II et co-présidente du conseil scientifique d’ATTAC.
Elle est aussi auteur de « Le temps du monde fini, vers l’après-capitalisme », aux Editions : Les Liens qui Libèrent.
« Le temps du monde fini commence » écrivait Paul Valéry en 1931. Pourquoi cet appel n’a-t-il pas été entendu ?
Comment faire de la conscience de cette finitude un commencement ?
Près d’un siècle s’est écoulé et la globalisation économique a accéleré la clôture du monde et celle de l’imagination.
Les vainqueurs laissent une terre épuisée et un monde commun miné par les inégalités, le déracinement et la violence.
Ce monde là, assigné à la rentabilité immédiate, s’effondre.
Sous les décombres souffle un autre imaginaire, fait de coopération au lieu de concurrence, d’attachement à la Terre au lieu d’arrachement, d’une propriété « usage » au lieu d’une propriété « appropriation », d’une liberté retrouvée face à la « raison » économique.
Geneviève Azam sera le lendemain à Rodez à l’invitation d’Attac 12.
Téléchargez le flyer et diffusez-le
Photo : David.Monniaux (Licence CC)
11:13 Publié dans Culture, Développement durable, Environnement, Europe Ecologie, Politique locale, Société, Travail - Emploi | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
Le forcing pour le doublement intégral de la RN 88 s’accentue
Le mardi 11 janvier, c’est le président du conseil général de l’Aveyron qui veut financer le fameux « barreau de Saint-Mayme » pour la bagatelle de 25 M€ (les coûts réels iront sûrement au-delà) avec l’appuie du maire PS d’Onet-le-Château.
Le jeudi 14 janvier, ce sont les maires riverains de la RN 88 entre Laissac et Séverac qui demandent des travaux de doublement d’urgence.
Le samedi 15 janvier, on apprend par la presse que le comité syndical du syndicat mixte d’étude et de promotion de l’axe Toulouse-Lyon réuni à Mende, estime que l'aménagement à 2 x 2 voies de l'ensemble de l'itinéraire est nécessaire. Pour le financement, le comité syndical propose le partenariat (le fameux PPP de Puech) pour le tronçon aveyronnais et la concession pour les tronçons vers Lyon.
Pourquoi cet acharnement pour une route, qui, pour l’instant n’a pas plus de circulation entre Laissac et Séverac que la RD 840 dans la traversée de Firmi et tout juste un peu plus que la RD 920 avant Espalion ?
Tout simplement pour en faire un axe de transit pour les camions de toute l’Europe.
C’est donc une vision dogmatique libérale qui commande ce projet.
Vision dogmatique que je pourrais éventuellement comprendre si on choisissait les modes de transport de marchandises les moins polluants : le rail, le cabotage maritime…
Mais avec la route, on choisit le mode de transport le plus polluant pour notre air, notre climat, nos sols, la biodiversité…, mais aussi le plus accidentogène.
Répétons-le une fois de plus, il existe d’autres solutions que j’ai souvent développé : aménagements de la RN 88 pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains, interdiction de la circulation de transit national et international des camions de plus de 7,5 T, développement du transport ferroviaire des marchandises et développement des transports collectifs des personnes.
Ces solutions appliquées ailleurs permettront à notre conseil général (et régional) de ne pas s’endetter et de donner ainsi avec l’argent économisé, des moyens à certains secteurs importants comme le social, l’environnement ou l’aide aux collectivités.
Une satisfaction tout de même, celle de voir nos amis du Parti Socialiste proposer une navette bus entre Decazeville et Rodez à bas prix. Cette proposition, que je faisais pour la campagne des cantonales de 2008, est ainsi reprise et je m’en réjouis.
Ma proposition allait d’ailleurs plus loin puisque je j’envisageais une ligne Figeac-Decazeville-Rodez puisque les flux de personnes entre ces trois villes sont important.
Je rajoute pour avoir encore une longueur d’avance, que pour en faire une ligne attractive, il faut en faire une ligne express avec quatre à cinq arrêts maximum à de pôles multimodaux (train, bus urbains, TAD, covoiturage, vélo, parking relais) qu’il reste à créer (Figeac, Capdenac-Port, Bassin, Saint-Christophe ?, aéroport), et avec une circulation prioritaire des bus express réglementée par des feux sur certains tronçons (voies de dépassement, doubles voies, carrefours…).
Face à cette évolution importante du Parti Socialiste, je ne désespère pas voir leurs candidats reprendre nos propositions pour la RN 88. Mais en 2014 il sera trop tard !
Téléchargez les statistiques de circulation (708 Ko) :
recensement circulation 2009.pdf
11:12 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Europe Ecologie, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rn 88, routes, rail, bus | | Facebook | | Imprimer |
05/01/2011
Des départements interdisent la circulation aux camions en transit
L’entretien du réseau routier départemental, fortement dégradé par le passage des camions, pèse d’un poids de plus en plus lourd dans les budgets des conseils généraux.
Si le passage de camions travaillant sur le territoire ou les départements limitrophes est légitime, il n’en est pas de même pour les camions qui traversent la France en prenant des nationales et départementales afin d’éviter les péages des autoroutes. Les routes départementales dégradées par le passage de ces poids lourds qui n’apportent rien aux territoires traversés nécessitent des travaux à la charge des contribuables locaux. Il en est de même pour les routes nationales qui se retrouvent de plus en plus à la charge des contribuables locaux puisque l’Etat demande aux Départements et aux Régions de participer aux investissements.
Pour limiter les charges d’investissement, d’entretien et sécuriser ces axes, des départements ont donc pris des arrêtés afin d’interdire les camions de plus de 7,5 T en transit national et international sur certaines routes. C’est le cas de la Saône-et-Loire d’Arnaud Montebourg et du Jura de Jean Raquin. Un de gauche, l’autre de droite. On peut regretter cependant que l’amende de 22 euros prévue en cas d’infraction constatée ne soit vraiment dissuasive.
Voilà une bonne idée que l’on pourrait appliquer en Aveyron. Interdire la RN 88 aux camions en transit national et international réduirait fortement la circulation sur cet axe. Le doublement de cet axe serait encore moins justifié. Des aménagements pour la sécurité des usagers et la sécurité et la tranquillité des riverains suffiraient amplement, aménagements que l’Etat pourrait prendre à sa charge intégralement puisqu’il s’agit d’une route nationale tout de même.
Il serait également intéressant d’inclure la RD 840 dans cette interdiction.
Voilà une mesure intelligente qui, associée à l’inexorable hausse du coût des carburants, remettrait au goût du jour le transport ferroviaire des marchandises.
Mais l’Etat veille et les Préfets de ces départements vont tout faire pour annuler ces arrêtés qui empêchent les hordes de camions de traverser nos campagnes.
Tant pis pour notre tranquillité, notre sécurité, nos paysages, notre air et pour la planète.
Mais l'Aveyron aura-t-il le courage de prendre un tel arrêté ? Même après les élections de mars prochain si la majorité change de bord ?
15:01 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : transports, camions, rn 88, rail, rd 840 | | Facebook | | Imprimer |
27/12/2010
Les zones industrielles à la campagne ?
Les infrastructures routières de transport sont très dévoreuses d’espaces. Les zones d’activités ou les zones commerciales également. Il est malheureusement plus facile de prendre ces espaces sur des zones agricoles ou naturelles plutôt que d’utiliser d’anciennes zones en friches. Pourquoi ? Le coût de la réhabilitation. Nous sommes bien placés dans le Bassin de Decazeville pour connaître le problème. La dépollution des anciennes zones industrielles désertées par des industriels peu scrupuleux partis sans remettre leur site en état (mais ils vont très bien, merci !), est un travail de longue haleine et fort onéreux. Les fonds pour arriver à financer ce travail deviennent de plus en plus difficiles à trouver. Et les mauvaises surprises lors des travaux de réhabilitation sont fréquentes.
Mais plutôt que de financer fortement ces réhabilitations de friches pour créer de nouvelles zones d’activités gérées durablement, l’Etat et les collectivités locales continuent de vouloir financer des zones en rase campagne, prises sur des terres agricoles.
C’est le cas pour une future zone qui devrait se situer à quelques kilomètres de Decazeville, sur la route de Rodez.
Profitant de la création d’un créneau de dépassement sur la RD 840 dans la Côte d’Hymes dont il y aurait aussi beaucoup à dire, il semble que le conseil général avec la mairie d’Auzits et la communauté de communes de Rignac aient pour objectif de créer une zone d’activité sur ce secteur. Les acquisitions foncières vont bon train, mais elles sont ralenties par une association qui n’entend pas se laisser faire. Et pour cause, c’est la même qui se bat contre l’installation d’une antenne téléphonique à Auzits, préférant l’installer sur un autre lieu où elle ne gênerait personne. L’antenne est d’ailleurs toujours au sol.
Déjà à Saint-Julien-de-Pigagnol, une zone d’activité a été construite sur de la bonne terre agricole alors que la zone de Boisse-Penchot reste désespéramment vide et que d’autres anciennes friches comme à Cérons ne demandent qu’à être aménagées.
La position concernant les ZIR (Zones d’Activités d’Intérêt Régional) des élus Europe Ecologie – les Verts du Conseil régional lors de la Commission Permanente du 16 décembre dernier rejoint cette préoccupation :
« Guillaume Cros a interpellé le Président Malvy sur le soutien de la Région aux EPCI dans le cadre du label Zones d'Activités Intérêt Régional. En effet, la Région aide des Communautés de Communes à créer ou à étendre des zones d'activités. Le Président du Groupe EE-LV a demandé à ce que les critères d'éligibilité à ce plan de soutien soient retravaillés afin de lutter contre l'étalement urbain, la dégradation paysagère de l'entrée de nos communes et la diminution rampante des terres agricoles.
Les élu-e-s EE-LV proposent de nouvelles orientations telles que la réhabilitation du patrimoine en friche qui représente une surface très importante laissé à l'abandon, et qui pourtant serait très attractive pour les entrepreneurs. Il est également important de préserver certaines surfaces menacées par les ZIR pour installer les agriculteurs et particulièrement les maraîchers. »
Reste aussi le délicat problème du transfert de certaines activités de la zone du Centre à Decazeville sur d’autre sites. La priorité doit aller dans le règlement rapide et amiable de ce processus. Les entreprises doivent jouer le jeu. Les nuisances qu’elles occasionnent sont de plus en plus mal vécues par la population qui ne comprend pas ce qu’elles font encore en centre ville. La vision urbanistique des années 80 est révolue et les gens ont maintenant conscience que la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie sont des éléments primordiaux pour avoir une ville attractive. Il faut donc que ces entreprises accélèrent leur délocalisation sur des anciennes friches aménagées ou aménageables rapidement pour leurs activités mais que nous ne fassions pas la même erreur que dans les années 80 en voulant les transférer à la va-vite sur des petites zones ou de petits ateliers encore vides en centre ville où il y a sûrement mieux à faire.
Vivement la mise en place des PLU et du ScoT !
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir) : 1 – Dépollution de la Zone du Centre à Decazeville - jlc 2 – Créneau de dépassement de la RD 840 à Hymes – CG 12 3 – Zone du Centre – Septembre 2009 - jlc
09:49 Publié dans Développement durable, Environnement, Europe Ecologie, Politique locale, Société, Transports et mobilité, Travail - Emploi | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : zone du centre, artificialisation des sols | | Facebook | | Imprimer |
Plus d’argent pour les routes ou pour l’aéroport ?
Depuis que Jean-Claude Luche a décidé d’être majoritaire dans la gestion de l’aéroport de Rodez-Marcillac et d’y mettre financièrement le paquet « quitte à rectifier deux ou trois virages en moins » sur les routes aveyronnaises, les conseiller généraux socialistes montent au créneau pour protester.
Un jour c’est le conseiller général-régional Régis Cailhol (et oui, il est déjà « conseiller territorial » et il n’est pas le seul en Aveyron, mais pour l’instant ça s’appelle du cumul de mandats) qui voudrait que les travaux concernant la RD 902 débutent rapidement, un autre jour c’est la conseillère générale de Séverac qui voudrait que l’on sécurise rapidement deux points accidentogènes.
Ce serait peut-être légitime.
Mais la gauche au conseil général serait plus crédible si elle n’avait pas voté le financement du doublement de la RN 88 qui est de la seule compétence de l’Etat. L’argent ainsi économisé aurait alors pu aller au financement pour la sécurité des routes aveyronnaises.
Les budgets n’étant pas extensibles, il faut faire des choix surtout par les temps de restrictions budgétaires que nous vivons du fait du désengagement permanent de l’Etat.
Les élus de gauche du conseil général en ont fait.
Mais on peut plus généralement se poser la question de savoir s’il est légitime qu’une collectivité territoriale, agglo, département ou région, soit majoritaire ou tout simplement actionnaire dans la gestion d’un aéroport. Les moyens mis pour le transport aérien d’une élite (élite salariale et financière, entreprenariale, administrative et aussi élite politique... clientèle majoritaire de l’avion vers Paris par exemple) ne le sont pas pour des transports collectifs terrestres qui seraient utilisés par tous les aveyronnais dans leurs déplacements quotidiens s’il y en avait. Surtout lorsque l’on sait que le transport aérien est cher et polluant. Et que dire aussi des subventions départementales pour une compagnie aérienne à bas prix dont le PDG a des comportements pour le moins douteux !
Lorsque l’on regarde le graphique ci-contre (cliquez dessus pour agrandir) on s’aperçoit que c’est sur l’urbanisme et les déplacements locaux qu’il faut agir si l’on veut réduire durablement les gaz à effet de serre dus aux transports, y compris dans les territoires ruraux. Il faut donc arrêter avant tout l’étalement urbain et faire des villes et des bourgs plus « denses ». Les nouveaux ScoT et PLU vont nous y aider. Il faut aussi développer les transports collectifs : navettes interurbaines départementales (voire interdépartementales) comme dans le Tarn par exemple, transports urbains dans les villes moyennes, TAD (Transports à la Demande), TER plus nombreux et plus fréquents, mais aussi il faut favoriser les modes doux (piétons et vélos) pour les courts trajets les plus nombreux. Choix écologique, mais aussi choix économique pour les aveyronnais avec l’augmentation programmée du pétrole et des énergies en général dans les années à venir. Tout comme les élus de notre département devraient défendre l’inscription de la ligne POLT au SNIT au lieu de fantasmer sur une LGV qui n’apportera aucun gain de temps aux aveyronnais mais renchérira le coût du billet de train vers Paris de 40 %. On a bien compris que ce ne sont pas les choix actuels de la droite au conseil général de l’Aveyron, mais on aimerait y entendre un peu plus la gauche défendre ces idées surtout dans une région championne de France pour sa part des rejets de gaz à effet de serre due aux transports. C’est aussi ça défendre nos territoires ruraux sans entrer dans la surenchère du « ruralisme » de bas étage. Photos : 1 – jlc - Travaux routiers au Roc de Gerles à Livinhac. Je n’ai d’ailleurs toujours pas eu de réponse du Conseil Général à mon courrier. Mais les travaux sont pour l'instant arrêtés. 2 - Graphique : Transflash 12-2010 – Certu
08:47 Publié dans Climat, Développement durable, Energie, Environnement, Politique locale, Société, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
24/12/2010
Son et lumière place Decazes
C’est place Decazes que les commerçants de l’association Bassin d’Envies avaient décidé d’inviter la population à un spectacle son et lumière.
Pour une première, ce fut une réussite. Certes, on est loin de la Fête des Lumières de Lyon, et c’est tant mieux pour notre consommation d’énergie, mais cet unique spectacle d’une petite heure a ravi tout le monde.
Les multiples combinaisons de couleurs ainsi que les motifs projetés sur la façade de l’Hôtel de Ville, combinés avec des effets pyrotechniques ont réellement mis en valeur ce monument de notre cité.
Signalons que c’est une société aveyronnaise située à Mayran, LSI, Luminé Son International, qui a réalisé ce spectacle.
Cette soirée a été un moment fort des animations des Fêtes de fin d’année à Decazeville avec le marché de Noël du week-end dernier et la patinoire synthétique qui va fonctionner durant les vacances scolaires.
Photo : jlc - Cliquez sur la photo pour l’agrandir
14:49 Publié dans Culture, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
21/12/2010
Le Conseil Régional Midi-Pyrénées condamne la ligne Capdenac-Cahors
Alors que Martin Malvy avait inauguré en grande pompe la fin des travaux du Plan Rail à l’étoile de Capdenac, c’est en catimini que la commission permanente du Conseil Régional a décidé la suppression de la ligne ferroviaire Capdenac-Cahors, la cinquième branche de cette étoile ferroviaire. Tout ça pour faire plaisir au président du Conseil Général du Lot Gérard Miquel qui voudrait en faire une voie verte ouverte aux promeneurs et aux cyclistes. Cette décision n’a été possible que par le vote positif de la plupart des conseillers régionaux socialistes de cette commission. Les élus Europe Ecologie – Les Verts et du Front de Gauche s’y sont opposés.
Avec un budget en baisse, le financement ruineux de la LGV a aussi fini de décider les élus d'abandonner cette ligne.
Les cyclistes eux mêmes n'approuvent pas ce genre de décision. L’AF3V (Association Française pour le développement des Véloroutes et Voies Vertes) a signé en 2006 la Charte « Voies vertes et voies ferrées ». Celle-ci donne la priorité aux réouvertures possibles des lignes ferroviaires, sur la transformation en Voie Verte.
Cette Charte indique notamment : « Si une voie ferrée est encore circulée, même épisodiquement, ou si elle est fermée à tout trafic mais susceptible d’être réutilisée pour un usage ferroviaire (liaison voyageurs périurbaine, régionale ou interrégionale; itinéraire bis pour le fret ; accès à une gare TGV) ), elle ne doit pas être transformée en Véloroute ou Voie Verte. ».
Cette Charte a été signée par l’AF3V, la FNAUT (Fédération des Associations des usagers des transports), la FUBicy (Fédération des Usagers de la BICYclette), la FFCT (Fédération Française de Cyclo-Tourisme) et la FFUTAN (Fédération Française Union Touristique les Amis de la Nature).
Aujourd’hui, l’association Vélo, délégation régionale de l’AF3V, met en pratique la Charte signée par l’AF3V: elle ne demande donc pas la transformation de la voie ferrée Cahors-Capdenac en Voie Verte.
Ainsi l’AF3V a proposé –en 2001- la création d’une Véloroute de la Vallée du Lot, sur des petites routes et anciens chemins de halage. Dans le Lot, cet itinéraire n’emprunterait pas l’ancienne voie ferrée, il utiliserait seulement un pont de la voie ferrée, parallèlement à la voie, qui pourrait donc rester en activité.
Le Plan rail Midi-Pyrénées était jusque-là exemplaire. Pour prendre le train régulièrement, je peux témoigner du confort retrouvé sur la ligne rénovée Capdenac-Toulouse. C’est un plaisir de se rendre à Toulouse en train. Il reste à essayer d’augmenter la vitesse et sûrement les fréquences et l’amplitude des échanges.
Mais en votant contre la rénovation de la ligne Capdenac-Cahors, c’est un mauvais coup que font les élus socialistes au renouveau du rail régional, notamment au transport du fret et au train touristique QuercyRail.
Signalons tout de même le soutien au maintien de cette ligne du courageux conseiller général lotois de Livernon et président de Quercy Energies, Serge Despeyroux.
Les cheminots et les défenseurs du rail en général de notre région sont eux très en colère .
Le Communiqué de Presse du Groupe Europe Ecologie - Les Verts au Conseil Régional Midi-Pyrénées du 16 décembre 2010
Fermetures des lignes ferroviaires Cahors-Capdenac
Réhabiliter plutôt que démanteler
Le Groupe EE-LV a voté aujourd'hui contre la fermeture de la ligne Cahors-Capdenac. Alain Ciekanski, a défendu lors de cette Commission Permanente la nécessité d'une réhabilitation de la ligne afin qu'elle soit utilisée pour le fret, et ce en s'appuyant sur un état des lieux de l'association de défense et de promotion du rail et de la CGT Cheminots.
Réhabiliter plutôt que démanteler, reconstruire plutôt que détruire tels doivent être les objectifs d'une région qui souhaite défendre un plan rail ambitieux et promouvoir le fret dans nos régions !
Guillaume Cros, Président du groupe EE-LV
Le train pendulaire : solution technique et financière d’avenir
Concernant les lignes longues distances, les coûts astronomiques de construction de LGV remettent au goût du jour la solution du train pendulaire pour certaines lignes.
Rappelons que cette solution longtemps soutenue pour la ligne POLT (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse) avait été éliminée par Raffarin pour faire plaisir à Bernadette Chirac qui voulait son TGV pour la Corrèze, mais également parce que Alstom n’en voulait pas.
Depuis, Alstom a racheté Fiat Ferroviara et est devenu leader du pendulaire.
Par les périodes de restrictions budgétaires à laquelle nous devons faire face, les trains pendulaires, utilisés dans de nombreux pays, offrent le meilleur rapport rapidité des trajets/investissement sur certaines lignes. Ce ne sont donc pas des "TGV du pauvre".
Que de temps et d’argent perdu ! Mais il n’est pas trop tard pour remettre au goût du jour la pendulation sur la ligne POLT.
16:54 Publié dans Développement durable, Politique locale, Transports et mobilité, Vallée du Lot, Véloroutes et voies vertes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rail, capdenac, polt | | Facebook | | Imprimer |
17/12/2010
Petite explication sur mon vote concernant le SCoT
Les explications de la presse étant un peu courtes sur mon vote concernant le ScoT (Schéma de Cohérence Territoriale) lors du dernier conseil municipal de mercredi dernier, je vais donc les compléter ici.
Je m’intéresse depuis pas mal de temps aux ScoT. Ils existent depuis la loi SRU du 13 décembre 2000 et ils bénéficient maintenant des petits progrès engendrés par les lois Grenelle 1 et 2 de 2009 et 2010.
J’étais de plus la semaine passée au conseil régional à Toulouse à une conférence sur les ScoT où un guide méthodologique nous a été présenté.
Qu’est-ce qu’un ScoT ?
Ce schéma vise à répondre à des menaces importantes qui pèsent globalement sur notre planète mais également sur nos territoires : étalement urbain, surconsommation d’espaces, dépérissement de certains quartiers, ségrégation sociale et inégalités écologiques, surcoût des infrastructures, déploiement des transports individuels, réchauffement climatique…
Le danger de l’étalement urbain et de la surconsommation d’espaces sont hélas bien réels. L’artificialisation des espaces gagne en France la superficie d’un département tous les dix ans, une surface comme l’Italie tous les ans au niveau mondial. Même en Midi-Pyrénées ce grignotage des terres agricoles se réalise au rythme de 3 % par an comme l’a souligné M. Malvy lors de cette conférence. L’Aveyron et le Bassin de Decazeville ne sont bien sûr pas épargnés.
Outre les problèmes alimentaires que cela pourrait poser à plus ou moins longue échéance, c’est également une perte abondante et continue de la biodiversité qu’il en résulte à travers le recul de la nature mais aussi à cause des fortes coupures des espaces naturels dues aux espaces artificialisés nouveaux (lotissements, zones d’activités diverses, zones commerciales…) et aux infrastructures de transports qui les accompagnent.
Les ScoT sont des documents de planification qui visent donc à la protection et à la mise ne valeur des espaces naturels, agricoles et forestiers, et des paysages, à la préservation des ressources naturelles, à la lutte contre l’étalement urbain, à la préservation et à la remise en état des continuités écologiques. Mais pas seulement.
L’habitat, les transports collectifs, les implantations commerciales, le développement économique, touristique et culturel, les communications électroniques (comme alternatives aux déplacements individuels notamment)… tout cela est intégré dans les ScoT.
De plus, ces ScoT s’inspirent des schémas de collectivités de rangs supérieurs et s’imposent aux documents inférieurs (PLU, cartes communales…). C’est aussi ce qui fait peur à certains de mes collègues qui ont peur que les communes perdent leur pouvoir de décision en matière d’urbanisme, alors que ce pouvoir sera juste encadré pour des raisons évidentes expliquées plus haut.
Nous avons l’obligation d’intégrer un ScoT avant 2013 et donc, vu la longueur du processus, de déclarer un périmètre sur lequel agirait ce schéma avant le 31 mars 2011.
Le périmètre proposé pour notre conseil municipal était celui de l’actuel Pays Rouergue Occidental.
Je ne reviendrais pas sur la création de ce Pays, dû à l’autoritarisme de l’ancien président du conseil général avec la complicité de l’ancien conseiller général de Decazeville, alors que le bon sens aurait voulu un Pays Quercy-Rouergue (Decazeville - Figeac - Villefranche). Pour ces deux personnages, l’histoire a depuis heureusement tranché, mais le mal est fait. Et les dix ans de perdus ne seront jamais rattrapés et auront peut-être des conséquences désastreuses.
Mais le Pays Rouergue Occidental est actuellement le seul territoire assez vaste sur lequel nous pouvons nous appuyer pour l’élaboration d’un SCoT.
Les ScoT ont maintenant presque dix ans d’existence et on commence à avoir des retours d’expériences intéressants. Beaucoup regrettent le sous dimensionnement des périmètres et s’apprêtent à les modifier et tous notent que les enjeux environnementaux ne connaissent pas de frontières.
Le Scot de la grande agglomération toulousaine, actuellement en enquête publique, intègre d’entrée une charte Interscot avec les trois autres ScoT de l’aire urbaine de Toulouse.
Pourquoi ne pas s’inspirer de cette expérience en créant d’entrée une charte Interscot avec d’autres territoires voisins comme le Pays de Figeac par exemple ?
Le périmètre du Pays Rouergue Occidental me paraissait donc le plus pertinent et le décider mercredi dernier lors du conseil municipal aurait permis de nous lancer rapidement dans la construction de ce ScoT. Voilà pourquoi je me suis abstenu lorsque M le Maire à proposé de surseoir à cette décision. Je regrette donc que mes collègues du conseil municipal, droite et gauche confondus, n’aient pas compris l’enjeu de cette décision.
On ne peut malheureusement pas exclure qu’il y ait eu aussi des pensées bassement politiciennes, peut-être pas pour les mêmes raisons selon que l’on est de droite ou de gauche.
Mais je ne vois pas quel nouveau périmètre pourrait proposer la « commission spéciale urbanisme » decazevilloise proposée pour résoudre ce problème alors que la plupart des communes ont décidé de suivre le périmètre du Pays Rouergue Occidental. Va-t-elle proposer un périmètre où Decazeville serait le centre ?
Je ne suis pas sûr que tout le monde suive
Téléchargez la présentation que j’ai réalisée pour ce conseil municipal (552 Ko) : SCoT - CM du 151210-web.pdf
Voir l’article de Midi Libre : Les élus réservés sur le ScoT
Voir l’article de La Dépêche du Midi : ScoT : Decazeville veut réfléchir
17:33 Publié dans Climat, Développement durable, Environnement, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : decazeville, scot | | Facebook | | Imprimer |
Record de consommation d’électricité : pas de quoi être fier
Une nouvelle fois, la France vient de battre un record de consommation d’électricité le 15 décembre dernier.
Voici la réaction d’Isabelle AUTISSIER, présidente du WWF-France; Serge ORRU, directeur du WWF-France; Sandrine MATHY, présidente du Réseau Action Climat (RAC-France) et Thierry SALOMON, président de l’association négaWatt.
Réaction que je partage entièrement.
« Electricité : les vrais gagnants de la pointe
96,4 milliards de watts ce 15 décembre à 19 h !
Comme chaque année le record de puissance électrique est battu. Et cette fois-ci avant même l’arrivée officielle de l’hiver.
Un « record » dont on se passerait volontiers car à chaque fois que la bise fut venue, la fée Electricité se retrouve fort dépourvue. A tel point qu’elle est obligée d’importer au prix fort du courant et de construire de nouvelles centrales au gaz afin de subvenir aux usages de pointe : à la production, en amont de nos appareils de chauffage électrique, il y a de plus en plus de gaz russe ou de lignite allemande.
Les perdants de ce « record » sont innombrables :
* la planète par accroissement des émissions de gaz à effet de serre,
* la collectivité qui finance le surdimensionnement des infrastructures,
* les consommateurs qui paient au prix fort cette électricité de pointe,
* les contribuables qui couvrent le coût social de la précarité énergétique qui en découle.
Et même les producteurs, à commencer par le premier d’entre eux avec un parc nucléaire dont la productivité est faible, conséquence de cette curieuse exception française sur un parc très majoritairement nucléaire (adapté à la base) et un très fort taux d’équipement en chauffage électrique (utilisé en pointe).
Alors, qui sont les vrais gagnants de la pointe ?
Les traders qui jouent et spéculent sur l’électricité, les promoteurs de logements tout électrique (les occupants paieront la note plus tard) et les pays producteurs qui nous vendent du gaz. Des producteurs stupéfaits mais ravis de nous le vendre pour produire avec un médiocre rendement (40 % au mieux) de l’électricité pour chauffer nos logements. Alors qu’en utilisant directement ce même gaz pour se chauffer on diviserait par 2,5 les importations et les émissions correspondantes de CO2 !
Chaque nouveau « record » de la pointe électrique est donc une très mauvaise nouvelle pour la France, conséquence structurelle du développement sans frein du chauffage électrique : 75 % des constructions neuves en sont équipées. Une mauvaise nouvelle qui nous éloigne un peu plus du trio gagnant de la démarche négaWatt « sobriété, efficacité, renouvelables ».
Et qui nous rappelle qu’en matière de la pointe électrique, la France mérite … un zéro pointé ! »
Isabelle AUTISSIER, présidente du WWF-France
Serge ORRU, directeur du WWF-France
Sandrine MATHY, présidente du Réseau Action Climat (RAC-France)
Thierry SALOMON, président de l’association négaWatt
16:55 Publié dans Climat, Energie, Environnement | Lien permanent | Commentaires (5) | | Facebook | | Imprimer |
24/11/2010
Plan Rail MP, et après ?
A l'avant veille de la réouverture de la ligne Capdenac - Brive, deux commentaires dans la presse d'aujourd'hui. Je souscris pleinement à ces commentaires en rajoutant avec insistance que la rénovation de cette ligne doit se poursuivre par la rénovation complète de la ligne POLT et son inscription dans le SNIT
Défense de la ligne Capdenac-Cahors
L'association de défense de la gare d'Assier et de promotion du rail, et la CGT cheminots viennent de cosigner une lettre ouverte, envoyés aux conseillers généraux lotois, pour la réouverture de la ligne SNCF Capdenac-Cahors. Christophe Schimmel et David Laire s'indignent des propos du préfet parus dans « La Dépêche du Midi », indiquant sa détermination à la fermeture juridique de cette ligne en 2 011. Ils relèvent les enjeux du Grenelle de l'environnement ; et les efforts consentis par le conseil régional pour le renouvellement du réseau ferroviaire : « Cet effort a été financé en grande partie par les contribuables de notre région à la place de l'État dont c'est l'entière compétence. Il est d'autant plus inconcevable qu'une infrastructure ferroviaire puisse être vendue en Midi-Pyrénées. Au contraire, elles doivent être toutes remises à niveau, d'autant plus que dans le cadre du Plan Rail Midi-Pyrénées, l'aiguillage donnant l'accès à la ligne Capdenac - Cahors a été refait entièrement à neuf. Nous comprenons mal la position du Conseil Général (du Lot), qui accompagne l'État dans sa grande braderie des infrastructures ferroviaires. Pour le Fret, la ligne Capdenac - Cahors est la seule ligne pertinente pour desservir l'Est du Lot et l'Aveyron. Techniquement, la ligne a un profil favorable, avec 2 locomotives, la charge remorquable est de 1 800 tonnes (l'équivalent de 60 camions) sur cette ligne contre 1 100 tonnes par la ligne de Brive et de 1 440 tonnes par la ligne de Tessonnières… »
Retrouvez l'article dans La Dépêche du Midi du 24 novembre 2010 en cliquant ici
Capdenac-Gare. «Un réseau ferroviaire en état mais des points à améliorer»
Le Syndicat des cheminots CGT quart nord-est Midi-Pyrénées lance un appel à la population: «Les travaux du Plan rail sur nos lignes se terminent. Chacun a pu constater ces derniers temps l'intense activité autour de ce chantier gigantesque dans notre ville et ses environs. Si nous pouvons nous féliciter aujourd'hui de posséder enfin un réseau ferroviaire remis en état, il reste néanmoins un grand nombre de points noirs à améliorer tels la mise en place d'une grille horaire de circulation des trains adaptée aux besoins des usagers, la diminution des temps de parcours, la mise en place de liaisons directes journalières Rodez-Paris de jour et de nuit, l'assurance de correspondances à Brive pour tous les trains allant vers Paris et en revenant, le développement du fret par rail sur notre région, la réouverture de la ligne Cahors-Capdenac, la réouverture aux services de la sécurité et des voyageurs des gares de Cransac, Najac et Lexos, la pérennisation et développement de l'emploi cheminot afin d'offrir un service de qualité aux usagers, de maintenir et d'améliorer les infrastructures. à l'occasion de la cérémonie officielle de clôture des travaux sur notre secteur, cheminots, citoyens, usagers, donnons-nous rendez-vous ce vendredi 26 novembre, à 10 heures, en gare de Capdenac, pour obtenir réponses et engagements de la part du président de la région Midi-Pyrénées, des directeurs de la SNCF et de Réseau ferré de France.»
Demande d'une table ronde
« 1) Trafics Fret déjà existant pouvant transiter par cette ligne : UNICOR UMICORE à Viviez : 72 720 tonnes/an, IMERYS à Thédirac pour Rodez : 45 760 tonnes/an, Carrière de Bagnac : 52 000 tonnes/an. 2) Trafics Fret qui pourraient transiter par cette ligne : Sud Aliment à Villefranche-de-Rouergue, R.A.G.T. à Rodez, Antar gaz à La Primaube, Rodez engrais, Ets Matière à Bagnac 3) Trafics gagné à la route : Raynal et Roquelaure (14 camions, soit 5 wagons par jour), transport de grumes, carburant, bestiaux, wagons isolés. Dessertes TER et trafic touristique…
Tout le monde constate l'augmentation des trafics routiers, les désagréments et les coûts qu'ils engendrent. Il faut agir chacun à son niveau. Pour cela nous vous demandons de soutenir notre demande, de mettre l'État, RFF, la SNCF et le Conseil régional autour d'une table en vue de définir les modalités de la réouverture de la ligne ».
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13:47 Publié dans Développement durable, Politique locale, Transports et mobilité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : capdenac, rail, polt | | Facebook | | Imprimer |